samedi 27 octobre 2012





                                          SOUVENIRS D'AUTREFOIS



par: Nathalie Gosselin-Boutin (1908-2000)


                                             LE BATTAGE


Quand venait le temps de la récolte, il fallait faire le battage du grain avec un "horse power". C'était comme une cage fermée avec des marches où le cheval entrait et c'était actionné par une grande roue avec une courroie large d'au moins 8 pouces. C'était relié à la batteuse par une autre roue qui faisait fonctionner la machine. Ça prenait du monde; celui qui donnait à manger en avant à l'estomac où il embarquait le grain; un ou deux dans le centre pour empocher les minots de grain et ça venait assez dru....puis un en arrière qui enlevait la paille à mesure et qui l'envoyait dans la tasserie où il y avait trois ou quatre fouleurs.
     On s'en donnait à coeur joie sur la paille, il fallait fouler, entasser et égaliser autant que possible. C'était très poussiéreux, tout le monde passait au lavage avant le repas. Le battage du sarrasin, de la graine de lin, les pois etc...se faisait avec un fleau. Et les fèves, bien ! nous les filles, on avait la job de les faire à la main.


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Ma mère écoutait souvent, le soir, une émission radiophonique à la station Radio-Gallilée animée par l'abbé Denis. Un certain soir , l'animateur avait demandé aux gens d'appeler pour donner leur plus beaux souvenirs d'instruments de musique. Voici ce que Nathalie Gosselin-Boutin écrivait:

À votre programme d'hier soir, personne n'a parlé de la "bombarde" qu'on appelait autrefois et que mon père jouait et qui nous fascinait tant.
     Après sa journée, il s'asseoyait et nous jouait ça; ça prenait beaucoup de souffle pour lui mais ça nous réjouissait. On était tout autour de lui en se demandant comment il faisait. On aurait pu entendre une mouche voller.
     Puis, il y avait l'harmonium qui nous réjouissait le coeur. Elle avait une histoire notre vieille harmonium; on l'avait acquis dans la paroisse voisine de la nôtre; elle sortait une fois par année en plein air, pour la procession de la Fête-Dieu. Qu'elle avait donc une belle résonnance ! c'était divin. Nous formions, avec notre père, tout un coeur de chant. C'est ma soeur qui l'avait acquis au prix de $25. dans le temps, c'était beaucoup d'argent. On avait aussi un accordéon acquis par ma soeur qui avait un goût particulier pour la musique. Ça nous transportait de joie; c'était une réjouissance extraordinaire; l'été dans la balançoire, on sortait et on sautait en rond.

     Non ! l'Abbé Denis, je n'ai pas voulu aller en ondes.......je suis trop jeune.
(elle avait 88 ans à ce moment-là)


Bruno Boutin
Président

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