lundi 30 août 2010

La famille Boutin a donné un maire et un colonel - Le Loroux-Bottereau

jeudi 26 août 2010
" title="Le sabre d'honneur du colonel Boutin au musée du souvenir, de l'École supérieure d'application du Génie, d'Angers.

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Le père

Yves Boutin, Forgeron et maréchal-taillandier, se marie le 3 février 1759 au Loroux avec Périnne Guillet. « Ils ont ensemble 7 enfants, dont Vincent-Yves, le futur colonel », précise Louis Bossard. Sa forge-maréchalerie se situe à l'angle de l'actuelle rue des murailles et de la rue des forges.

De 1790 à 1791, il est l'un des 12 administrateurs du district de Clisson. « C'est durant cette période que furent créés les sept cantons du district dont l'actuel canton lorousain, devenu plus tard Loire-Divatte ». Il est élu cinquième maire du Loroux, en novembre 1792, 29 membres constituent alors la municipalité du moment.

Le dimanche 10 mars 1793, malgré le tocsin dans les bourgs limitrophes, il assiste à la fête que la commune organise au pied de l'arbre de la liberté. « C'est le lendemain que l'insurrection éclate et que 95 patriotes, dont les quatre gendarmes avec le maire et sa municipalité, sont arrêtés par les insurgés ».

En octobre, après la défaite des Vendéens, la division de l'armée catholique commandée par Lyrot passe la Loire à Saint-Florent-le-Vieil et libère les prisonniers. Comme d'autres municipalités républicaines, Yves Boutin reprend la direction des opérations au Loroux, mais le plus dur reste à venir.

Dans la nuit du 29 février au 1 er mars 1794, c'est la panique, 350 Vendéens commandés par Bureau attaquent la gendarmerie, un officier municipal et deux gendarmes sont tués.

Les insurgés lorousains, exaspérés par les dénonciations que le maire aurait faites, arrêtent Yves Boutin, et le fusillent dans les ouches du château « avec son fils aîné du même nom, Yves, qui a refusé de l'abandonner ».

La population est massacrée à partir du 8 mars et la ville est incendiée les 10 et 16 mars. « Il ne reste intact que quatre maisons et La Chapelle-Saint-Laurent » et la ville est quasiment déserte. « La population qui n'avait pas été massacrée a fui ». Pendant plus de deux ans, c'est le désordre et l'anarchie, « c'est seulement au printemps 1796 que se terminent les hostilités ».

Le fils

Vincent-Yves Boutin, est né au Loroux-Bottereau le 1 er janvier 1772. Le jeune Vincent a comme maître d'école Julien Prodhomme, qui deviendra plus tard le chef militaire, dans l'armée que dirige Stoflet.

Envoyé à l'oratoire, principal collège Nantais, il a pour préfet des études Joseph Fouché, futur ministre de la Police impériale « et aussi futur beau-père de Victor Hugo » et comme camarade de classe, le futur héros de Waterloo, Cambronne.

Le 22 juin 1791, à 19 ans, il obtient le diplôme de Maître-des-arts et est reçu au concours d'entrée à l'école du Génie de Mézières. Sous lieutenant dès son arrivée en octobre, on le retrouve le 9 mars 1794 à Metz. Promu lieutenant, la même année, il est nommé capitaine le 21 mars 1797 « à seulement 25 ans ».

Successivement aux ordres de Massena, puis de Ney, il devient, fin mars 1800, chef d'état-major du Génie du général Moreau. En Italie, après Marengo, Vincent-Yves Boutin se consacre entièrement et avec dévotion au nouveau premier consul Bonaparte. Le général corse apprécie les services rendus par les troupes du génie sous les ordres du capitaine Boutin.

Chef de bataillon en 1807, il devient titulaire de la légion d'honneur le 15 janvier 1808, à seulement 38 ans. Pour les services rendus sur le territoire d'Afrique, le colonel Boutin reçoit un sabre d'honneur (notre photo) actuellement conservé au musée du souvenir de l'École supérieure du Génie à Angers.

« C'est à partir de cette période qu'il va commencer sa vie d'agent secret pour l'empereur ». Rappelé à Paris, sur ordre de l'empereur, le 15 juillet 1810, il est nommé colonel le 2 août. Napoléon particulièrement attiré, depuis sa campagne d'Égypte, par l'orient et les peuples d'islam décide d'envoyer Boutin en mission spéciale. Sous couvert d'agent du commerce extérieur, d'égyptologue et d'archéologue, il est signalé près de la mer Rouge, en Égypte et aussi en Syrie.

« Officiellement le colonel Vincent-Yves Boutin décède en 1815, il n'a que 43 ans. » L'enquête précise qu'il a été assassiné par une tribu de rudes montagnards près du village d'El Batta à Antioche. Quinze ans plus tard, le 30 juin 1830, les premières troupes françaises débarquent et occupent Alger, en suivant point par point les directives fournies par le Lorousain et agent secret de Napoléon.

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