(Source : Ouest France, 25 février 2010)
Au Canada, le hockey est une religion. Les Canadiens du HC Caen Boutin et Lafontaine vivent à fond le parcours de leur équipe nationale, qui affronte la Russie cette nuit en 1/4 de finale.
C'est une marée rouge, bruyante et festive, en procession autour du Canada Hockey Place de Vancouver. Plus de 200 000 demandes de billets pour chaque match de l'équipe nationale dans le tournoi olympique de hockey (ne rajoutez pas « sur glace », vous passeriez là-bas pour des ringards). Près de 33 millions de Canadiens devant leur télé. Attente énorme. Pression gigantesque. Les JO ? « Un grand tournoi de hockey avec un paquet d'attractions autour », clame la vox populi, au pays de la feuille d'érable.
A Caen, Jonathan Boutin et Tommy Lafontaine sont devant la télé ou sur MSN, en direct avec les potes. Les deux Québécois du HC Caen n'en perdent pas une miette. Et peut importe les 9 h de décalage horaire. « On est à fond ! Au Canada, on vit pour le hockey, tout le monde sait patiner depuis l'âge de 4 ou 5 ans, et tout le monde joue, ou presque. S'il y a une seule médaille à ramener lors de ces JO, ça doit être en hockey. Cela fait 4 ans qu'on se prépare pour ça. »
Hier, c'était repos pour les Caennais : cela a évité quelques remords à Boutin et Lafontaine, scotchés à leur poste dès 1 h 30 du mat' pour voir leurs compatriotes étriller l'Allemagne (8-2) et se qualifier pour les 1/4 de finale. Un résultat contraire ne leur avait même pas effleuré l'esprit. Question hockey, ils doutent rarement, les Canadiens. « On s'est fait pas mal chambrer par les coéquipiers après la défaite contre les USA, mais ça va, on reste confiant, dit Lafontaine. On a juste pris le chemin le plus long pour arriver au but, comme en 2002 à Salt Lake City. »
Ils n'ont pas oublié Crosby...
Il y a 8 ans, le titre olympique avait couronné le Canada, et fait oublier l'échec de Nagano en 1998. A l'époque, Wayne « The Great One » Gretsky et les siens n'étaient pas montés sur le podium. Un fiasco, pire « un traumatisme » qui avait plongé le pays dans des débats enfiévrés et débouché sur un « sommet du hockey » avec réexamen profond de la pratique de ce sport, de la base jusqu'à la NHL, le prestigieux championnat professionnel nord-américain.
Personne, évidemment, n'imagine revivre pareil scénario, même si un choc de titans contre la Russie se profile dès cette nuit. « Ce sont les deux meilleures équipes du monde qui s'affrontent, alors forcément ce sera chaud », reconnaissent Boutin et Lafontaine. Le duo veut continuer à vivre son rêve par procuration, entretenir ses souvenirs. Ni Boutin, ce fan absolu de Mario Lemieux, ni Lafontaine n'ont oublié qu'ils ont joué contre la grande star actuelle du hockey canadien, Sydney Crosby. C'était jadis, quand ils avaient 18 ans, en championnat junior majeur : « Un soir, mon équipe avait gagné 4-3 contre la sienne, j'avais marqué les 4 buts, lui les 3 autres, sourit Boutin. J'ai gardé l'article de presse chez moi, et plus tard je raconterai à mes enfants que j'ai joué contre Crosby... »
G. L.
Ouest-France
Aucun commentaire:
Publier un commentaire